Comment le croisement des perspectives du genre et des communs construit-il un nouveau référentiel d’action pour les acteurs du développement ?

L’articulation entre genre et communs connaît un renouvellement théorique et pratique, bien que l’intégration mutuelle de ces enjeux reste incomplète. Si les communs remettent en cause la dichotomie public/privé et valorisent la gouvernance communautaire, ils n’ont pas encore pleinement intégré les rapports sociaux de genre. Or, genre et communs partagent une histoire de marginalisation par l’économie néolibérale et une critique des formes dominantes de gouvernance. Trois perspectives sont proposées dans cette publication : d’abord, mettre en lumière les inégalités de genre dans la gestion des communs (ex. les femmes exclues des décisions dans les communautés de pêche mexicaines) ; ensuite, considérer certains espaces genrés comme des communs transformateurs (ex. l’économie du care en Colombie) ; enfin, penser les communs comme leviers d’émancipation et de justice écoféministe (ex. les semences en Inde). Ces pistes nourrissent des cadres opérationnels pour le développement, dans une optique d’égalité, de durabilité et de renouvellement des politiques publiques.